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Cimetière

1786
Présentation

Une allée du cimetière

Hors la ville lors de son aménagement au XVIIIe siècle, le cimetière du boulevard Emile-Combes se distingue à plus d’un titre.

C’est un des rares, en Provence, qui date de l’Ancien Régime et soit encore utilisé.

Il présente un type de tombeau spécifique, apparu sous le Second Empire, caractérisé principalement par sa surélévation.

Enfin, au chercheur curieux, il offre d’intéressantes inscriptions funéraires en langue d’Oc.

Né d’une décision royale d’abandonner les cimetières paroissiaux, le cimetière urbain d’Arles témoigne, au cours de ses divers aménagements et réalisations architecturales, de plus de deux siècles de commémoration funéraire.

Histoire
C’est un édit de 1776 du roi Louis XVI, qui tenta, contre la réticence de nombreux habitants, à mettre fin à l’inhumation des morts dans les églises comme on le faisait depuis le Moyen Âge.

Cette

Dessin par Auguste Véran du
portail monumental de 1881

mesure de salubrité publique donna lieu à l’inauguration, en 1786, du cimetière commun à toutes les paroisses, établi à l’est de la ville, sur la colline rocheuse des Mouleyrès, à l’abri des débordements du fleuve.

Les premières tombes et fosses communes, plutôt modestes, furent rapidement côtoyées par d’imposants caveaux familiaux, tentant de restaurer la tradition des cimetières paroissiaux.

La Révolution stoppa un temps cette dérive ostentatoire, interdisant également épitaphes et inscriptions hagiographiques.

Le cimetière connut une radicale modernisation entre 1855 et 1863, à laquelle s’ajouta la création de carrés israélite et protestant, abolis au tournant du siècle, à l’occasion des lois anticléricales de l’époque.

De 1878 à 1881, l’architecte arlésien Auguste Véran dote le site d’une entrée monumentale.

L’organisation du cimetière se poursuivra au gré des évènements historiques nationaux ou locaux (carré des zouaves, des soldats marocains de la guerre de 1914, des victimes de la catastrophe industrielle de Beaussencq,…).

L’organisation de l’espace suivra cependant un mouvement progressif de lotissement de concessions privées, qui sera abouti vers 1950.

A part le quartier de Trinquetaille, doté de son propre équipement, le cimetière du boulevard Emile-Combes accueillera la quasi-totalité des défunts de la commune, avant la création récente du cimetière des neuf collines.

Localisation

Le cimetière est accessible par le boulevard Emile-Combes.

Descriptif
Le cimetière est simplement décrit en 1824 comme un enclos de 122 ares correspondant aux exigences de l’hygiène «…en terrain argileux et profond, entouré de deux murs fort hauts, percé de deux

Le cimetière sur un plan
de la ville de 1871

portes… ».

La majeure partie est encore occupée par des fosses communes, les concessions privées perpétuelles bordant le mur de clôture.

La modernisation du milieu du XIXe siècle apporte nivellement, viabilité et facilité de circulation, notamment un chemin de ceinture pour l’accès aux concessions disposées en périphérie.

A l’entrée monumentale due à Auguste Véran sont ajoutés un pavillon de gardien et une morgue.

L’arborisation du cimetière date probablement de la même époque.

Les tombeaux des premières générations restent simples. Vers 1840 apparaissent des monuments plus imposants, avec stèles, acrotères (socles servant de support à des statues ou autres ornements) et épitaphes élogieuses.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, apparaît une forme d’architecture spécifiquement arlésienne.

Le modèle-type en est un tombeau dont la structure horizontale est formée par la partie supérieure du caveau.

Celui-ci est toujours surélevé au-dessus du sol et la face principale est décorée d’une croix latine, d’une urne ou d’une inscription.

La partie visible depuis l’allée est souvent décorée d’un fronton triangulaire qui porte mention du nom de famille.

Les structures verticales qui surmontent les caveaux offrent une très grande variété de forme et de style.

Restauration
Evenement
Visite
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