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Hypogées de Fontvieille

vers 3 300 av. J.-C.
Présentation
De nombreux sites archéologiques du territoire arlésien témoignent d'une occupation préhistorique précoce, atteignant une forte densité dès le Néolithique (âge de la pierre polie).

La nature

Entrée de l'hypogée du Castelet

et l'instabilité des terrains, tel le delta du Rhône, ou des urbanisations postérieures, comme en centre ville, expliquent la pauvreté des découvertes en ces lieux.

Ce sont donc les marges du massif calcaire des Alpilles qui présentent les vestiges et les gisements les plus prolifiques.

Parmi eux, les hypogées de Fontvieille (commune d'Arles jusqu'en 1790), comptent parmi les plus grandes tombes mégalithiques d'Europe.

Ces édifices se présentent comme le témoignage le plus remarquable de la préhistoire récente provençale, autant par leur qualité architecturale que par leur taille.

Bien plus, à cette période où nait le mégalithisme funéraire, ils apparaissent comme une variante locale unique, marque probable d'une collectivité à forte identité culturelle.

Leurs caractéristiques, bien qu'atténuées, se sont diffusées à travers la Provence, mais aussi au proche Languedoc, prouvant ainsi des échanges de part et d'autre du Rhône dès cette époque.

Histoire
Le premier signalement d'un hypogée date de 1779, sur la montagne des Cordes.

Obstrué et non fouillé, le monument funéraire, n'est pas alors reconnu comme tel.

Diverses hypothèses,

Gobelet du chalcolithique provenant
de l'hypogée du Castelet

parmi les plus fantaisistes, courront longtemps sur la fonction de ce que l'on nomme alors la Grotte des Fées.

Le premier à y voir l'ouvrage d'une civilisation préhistorique fut Prosper Mérimée en 1835. Mais il faudra attendre la curiosité de Bernard Remacle, maire d'Arles, pour que des fouilles soient entreprises en 1854.

Le monument ne dévoile aucun contenu, mais des vestiges céramiques présents dans les déblais extérieurs indiquent que la tombe a été vidée durant l'Antiquité ou le Moyen Age.

En 1866, sur le plateau du Castelet, proche des Cordes, un certain Bounias découvre fortuitement deux nouvelles grottes plus petites mais de même structure, dont l'une a gardé le nom de son inventeur.

Fouillées dans les années 1870, on trouve dans l'une d'elles les restes d'une centaine d'individus, ce qui atteste définitivement la fonction de l'édifice.

En 1873, P. Cazalis de Fondouce peut proposer une première publication scientifique sous le titre « Les Allés couvertes de Provence ».

Les fouilles ultérieures et l'étude des objets archéologiques, trouvés en grand nombre à proximité des hypogées, en permettront la datation.

Tout indique qu'ils ont été édifiés à partir de 3 300 ans av. J.-C. (début du néolithique final) et ont été utilisés jusqu'à 2 000 av. J.-C. (chalcolithique : âge du bronze et âge du fer).

Les restes d'habitat recensés à proximité ne correspondent cependant pas à l'image de l'imposante architecture des tombes.

Considérant le caractère marécageux de l'environnement et la date relativement récente de la formation du delta, on admet aujourd'hui que les habitats associés à ces tombes, et leurs vestiges éventuels, demeureraient masqués par la couverture sédimentaire. Et resteraient à découvrir...

Localisation

Les hypogées se trouvent de part et d'autre de la D17 qui mène d'Arles à Fontvieille.

Descriptif
Au nombre de quatre, les hypogées se situent de part et d'autre de la route entre l'abbaye de Montmajour et le village de Fontvieille.

Ce sont des tombes mixtes : par leurs parois et leurs accès

Plan et coupe de l'Epée de Roland, 1873

creusés dans la roche, elles s'apparentent à des hypogées ; par leur couvertures de 7 à 8 dalles rapportées, elles relèvent d'un type de dolmens.

Ces grottes funéraires ont été entièrement creusées de main d'homme dans la roche, de la molasse tertiaire.

Les outils utilisés, des pics ou maillets à gorge en galets de quartzite provenant de la Crau, ont été trouvés à proximité du dolmen de Coutignargues, proche des hypogées.

La longueur de leur tranchées varie de 16 m à 19 m pour trois d'entre elles, et atteint près de 43 m pour l'hypogée des Cordes ; leur largeur maximale varie de 2,1 à 2,5, et jusqu'à 3,8 m pour cette dernière.

Les monuments présentent tous le même plan identique en forme de trapèze isocèle allongé. Leur section est également trapézoïdale.

L'hypogée des Cordes est complété par deux appendices de forme circulaire qui prennent naissance entre le couloir et l'antichambre, d'où son nom d'Épée de Roland.

La forme et la longueur des couloirs d'accès, orientés à l'ouest, sont variables ; celui du Castelet présente la forme d'une barque.

Tous sont complétés par un tumulus en terre de forme circulaire, bordé d'un fossé taillé dans la roche pour celui de la Source et de Bounias.

Restauration
Evenement
Visite
Les hypogées de la montagne des Cordes se trouvent en propriété privée et non accessibles au public.

Celui du Castelet est signalé en bord gauche de la route menant d'Arles à Fontvieille, peu après l'abbaye de Montmajour.

Document