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Canal d'Arles à Bouc

1834
Présentation
Un ouvrage longtemps attendu, tardivement réalisé, et rapidement dépassé...

Telle pourrait être résumée la difficile histoire du canal d'Arles à Bouc.

Malgré un antique prédécesseur,

Aperçu du canal aujourd'hui

relativement éphémère, la réalisation de l'ouvrage devra attendre le XIXe siècle

Divagations des bras du Rhône, difficultés techniques, coûts des travaux, problèmes politiques,... autant de raisons qui expliquent une apparition aussi tardive malgré la nécessité.

Conçu pour dévier, côté provençal, la navigation du Rhône à la mer, il souffrira sitôt (et si laborieusement) achevé, d'un certain nombre de handicaps.

Déclassé dans les années 1970, il demeure cependant utile au sein du complexe réseau hydrologique arlésien.

Sa vocation semble l'orienter désormais vers des fonctions d'agrément.

Et si le canal jouit par ailleurs d'une renommée internationale, c'est en raison de la représentation d'un de ses ponts que fit Vincent Van Gogh en 1888-89.

Histoire
La préoccupation de faciliter la navigation entre le Rhône et la mer est très ancienne.

Ainsi, selon des sources écrites, à la fin du IIe siècle avant J.-C., le consul Caïus Marius fait

Le quai et l'écluse de la Roquette. Au fond,
le pont Van Gogh (dessin du XIXe siècle)

creuser un canal, les « Fosses mariennes », qui aurait disparu peu de siècles plus tard.

Il faut attendre le XVIIe siècle, sous Colbert, pour qu'apparaissent les premiers projets modernes et crédibles d'un tel canal de dérivation.

En 1662 on en compte pas moins de trois que la Marine refuse, du moins jusqu'à l'époque de Vauban qui s'en déclare un partisan convaincu.

En 1707 et 1709, deux Arlésiens proposent chacun un projet offrant une frappante analogie avec le futur canal du XIXe siècle.

Troubles politiques et contraintes financières conduisent cependant à leur ajournement.

En 1711, survient un événement hydrogéologique majeur : le cours du grand Rhône, après bien des divagations, se fixe tel qu'il demeure encore aujourd'hui.

Le XVIIIe siècle voit alors une floraison de plans divers, dont certains à des coûts tels qu'ils sont condamnés avant d'être connus.

Un seul connaît un début d'exécution, rapidement stoppé par la Guerre de Sept ans et, toujours, le coût des travaux.

Le siècle est aussi celui de vives polémiques entre Arlésiens et Tarasconnais. Les premiers craignant de se voir ravir le contrôle de la navigation en basse vallée du Rhône, alors même que les ports du Languedoc ont désormais l'avantage.

Agde et Sète sont en effet en liaison avec le petit Rhône, pour des barques de faible tonnage, par les étangs et les canaux de petite Camargue.

Mis à l'étude en 1802 avec l'appui de Napoléon, le canal d'Arles à Bouc connaît un début de réalisation.

Après une interruption en 1813, les travaux reprennent en 1822 et l'ouvrage, en majeure partie achevé, est inauguré et mis en service en 1834.

Vers 1850, il présente les caractéristiques qu'il conservera jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale. Or à cette même époque, la concurrence du chemin de fer arrive à Arles tandis que des inondations dévastatrices se multiplient...

L'usage du canal est par ailleurs desservi par un péage coûteux, auquel s'ajoute le halage nécessaire à sa remontée.

Diverses améliorations sont apportées ensuite. Ainsi à Arles, le pont tournant de la voie ferrée Arles-Port-Saint-Louis (1886) et le pont Réginel (1932), pont fixe maçonné, qui vient remplacer le « pont Van Gogh ».

En 1944, les Allemands détruisent tous les ponts du canal... à l'exception de l'actuel pont Van Gogh, situé alors à Fos !

Des ouvrages provisoires sont mis en place et le canal connaît une seconde carrière.

Malgré des travaux de modernisation, l'utilité de l'ouvrage souffre de ses dimensions, dès l'origine insuffisantes, et bien plus encore à l'aune des besoins de la navigation d'après-guerre.

Aujourd'hui, le canal, en partie déclassé, n'est plus utilisé que pour les loisirs. Et cela semble bien être son avenir.

Un projet de port de plaisance est à l'étude, et déjà les berges du canal, jusqu'au pont Van Gogh sont valorisées. Peut-être y reverrons-nous les jeux nautiques qui s'y déroulaient autrefois ?

Localisation

Le canal s'ouvre depuis la rive gauche du Rhône, au sud-ouest du centre ville, pour rejoindre, en direction sud-est, le golfe de Fos. Ce tracé suit à peu près la limite entre Crau sèche et Camargue marécageuse.

Descriptif
Malgré les difficultés géologiques, le canal a fait l'objet de nombreux ouvrages très soignées en pierre de taille.

Ponts, écluses, siphons,... et même viaduc, tel l'étonnant « Pont à

Le canal à l'écluse de Montcalde

clapets de la Guimbarde » (disparu), entre Fos et Port-Saint-Louis, ont jalonné son tracé.

Admirable également est la précision des nivellements réalisés en terrain souvent mouvant et sur de grandes distances.

Sa longueur initiale était d'environ 47 km, répartie en trois « biefs », selon leur niveau d'eau par rapport a celui de la mer (2,60 m à Arles).

Le bief supérieur conduisait en 2,5 km de l'écluse du Rhône à celle de Montcalde.

Un bief intermédiaire reliait celle-ci à l'écluse de l'Etourneau (18,5 km) ; y succédait le bief marin (26 km environ).

Le canal était franchi par 14 ponts, dont 9 à tablier mobile (type « pont Van Gogh ») et 5 ponts fixes.

La description technique du canal est rendue malaisée tant son profil a subit de modifications. Qu'en reste t'il aujourd'hui dans le paysage arlésien ?

En 1930, le « pont  Van Gogh » a fait place, à peu près au même endroit, à un pont fixe, le pont Réginel.

Détruit en 1944, il a été remplacé dans les années 1950.

L'écluse de Montcalde a été supprimée, et c'est à cet emplacement que fut remonté en 1962 l'actuel pont Van Gogh.

Dans les années 1960, l'écluse de la Roquette est remplacée par la nouvelle écluse de Barriol : 205 m (dont 184 utiles), 16 m de large, 4 portes pesant chacune 40 tonnes.

Par ailleurs, initiative désastreuse pour la nécropole du cirque romain, on réalise un dernier agrandissement du bassin de retournement des péniches.

Restauration
Evenement
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